Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/530

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
522
CHAUX ET MORTIERS HYDRAULIQUES

sur la chaux, quand ces matières ont été amenées par la cuisson à un état convenable.

M. Vicat a fait, le premier, de la chaux hydraulique de toutes pièces, non pas seulement en petit dans un laboratoire, mais très en grand sur ses chantiers du pont de Souillac. Les piles de ce beau pont reposent sur des masses de béton formées avec de la chaux hydraulique artificielle. Depuis les travaux de M. Vicat, on peut se procurer de la chaux faisant promptement prise dans l’eau, partout où cette nature de chaux devient nécessaire.

M, Vicat a libéralement livré sa découverte au public. Il est certain qu’en s’assurant à l’aide d’un brevet d’invention, la fabrication privilégiée de la chaux hydraulique artificielle, cet ingénieur aurait fait une fortune immense.

La première découverte de M. Vicat, malgré son importance, a pâli, si l’expression nous est permise, à côté des conséquences capitales qu’elle a eues. Nous avons vu cet ingénieur infatigable, parcourant la France pas à pas, recherchant les couches calcaires marneuses, les bancs argileux dans lesquels pouvaient se trouver naturellement réunis en proportions convenables, les éléments constitutifs des chaux hydrauliques ; nous l’avons suivi pendant douze années dans cette exploration devenue tellement fructueuse que l’on connaît maintenant sur le sol français, par les seules indications de M. Vicat, neuf cents carrières propres à fournir des chaux hydrauliques, tandis qu’auparavant on en comptait tout au plus huit à dix. M. Vicat a si bien apprécié tout ce qu’il y