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MACHINES À VAPEUR.

on aurait pu compter. Remarquons d’ailleurs que la vapeur venant de la chaudière n’échauffe le corps de pompe qu’aux dépens de sa propre chaleur, ou qu’en se condensant en partie ; or, la vapeur a un prix élevé, lors même que l’eau d’où elle provient ne coûte rien, car le combustible à l’aide duquel s’opère la transformation est toujours assez cher. Afin qu'on ne doute pas de la grande attention qu'il importe d’accorder à cette considération financière, je dirai que la quantité de vapeur employée ainsi pour échauffer les parois du corps de pompe, remplirait plusieurs fois la capacité qu'elles enceignent, en sorte que la dépense de vapeur, ou, ce qui revient au même, la dépense de combustible, ou, si on l'aime mieux encore, la dépense en argent nécessaire pour mettre la machine en jeu, serait plusieurs fois moindre, si l'on parvenait à faire disparaître la nécessité des échauffements et refroidissements successifs dont nous venons de parler. Tel est précisément le problème que Watt a résolu par une méthode qui permet de laisser toujours au corps de pompe sa température de 100°. Il lui a suffi pour cela :

« D'opérer la condensation de la vapeur dans un vase séparé, totalement distinct du corps de pompe, et ne communiquant avec lui qu'à l'aide d’un tube étroit. »

Expliquons cet ingénieux procédé, qui formera toujours le principal titre de Watt à la reconnaissance de la postérité.

S'il existe une libre communication entre un corps de pompe rempli de vapeur et un vase vide de vapeur et d’air, la vapeur du corps de pompe passera en partie et très-rapidement dans le vase : l'écoulement ne cessera