Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/545

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annoncée ; cette force, à quoi rappliquerez-vous ? Ah ! j’avoue que je ne me servirai pas d’une roue analogue à celle du pont Notre-Dame ; je me servirai d’une machine appréciée par l’expérience, par les ptus grands ingénieurs je me servirai de la turbine oui, Messieurs, de la turbine, peut-être avec les améliorations que notre honorable collègue M. Kœchlin lui a fait éprouver.

Je vous parlais tout à l’heure des produits de la machine du pont Notre-Dame c’était 7 p. 0/0. Vous vous rappelez cette grande machine de Marly, qui faisait plus de bruit que de besogne, c’est l’ordinaire elle donnait un trente-sixième de ce qu’elle dépensait. Savez-vous ce que vous obtiendrez avec la turbine de M. Fourneyron, ou avec celle améliorée par M. Kœchlin ? Vous obtiendrez de 70 à 80 p. 0/0. J’espère que vous reconnaîtrez que le bénéfice est considérable.

Vous le voyez, l’État, la ville de Paris, ont au PontNeuf, en temps d’étiage, une force de 4,000 chevaux dont ils ne tirent aucun parti. Je le demande, est-il raisonnable que, dans l’état actuel de la civilisation qu’en 1846, et en présence de tant de besoins pressants, on ne fasse rien dans la capitale d’une force de 4,000 chevaux ?

Vous avez vu, Messieurs, que le gouvernement vous propose de faire le halage des bateaux avec des chevaux. Vous avez vu que, si vous votez le projet de loi, que si vous n’ajournez pas la question à l’année prochaine, il va construire au pied des murs des quais un chemin de halage, un chemin qui recouvrira un égout (on rit), un chemin qu’il serait plus économique de pla-