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éloigné, oit vous vous occuperez de nouveau du port du Havre, vous serez forcés d’imposer au pays des dépenses énormes ; il faudra exproprier des terrains aujourd’hui nus et qui alors seront couverts de maisons.

Les travaux actuels ont le double inconvénient de n’être pas urgents et de compromettre l’avenir. Je disais tout à l’heure qu’il fallait accorder beaucoup au Havre. Quels sont donc les travaux qui paraîtraient plus efficaces ? qui seraient réclamés par des besoins moins contestables ? Ma réponse est toute prête.

Je citerai une jetée que tout le monde réclame et contre laquelle j’ai été étonné de voir le rapport se prononcer d’une manière explicite la jetée à construire sur le banc de l’Éclat.

Un port qui n’a pas une rade sûre est presque sans valeur ; un port à l’entrée duquel les navires ne peuvent pas mouiller en toute sûreté, est un port qui manque de ses qualités les plus précieuses.

Vous pouvez procurer ces avantages au Havre, sans une dépense considérable relativement au but ; vous pouvez y créer une rade extrêmement précieuse en jetant une digue, ce qu’on appelle un brise-lame, sur l’Éclat. Consultez tous les marins, ils vous diront qu’en deçà du banc de l’Éclat le fond de la mer est excellent, qu’on y peut mouiller avec sécurité, à moins que la mer ne soit très-houleuse.

M. Berryer. Quelle est la place de ce banc ?

M. Arago. En face du cap de la Hève.

La proposition que je fais d’établir un brise-lame, une jetée sur le banc de l’Éclat, rappelle naturellement les