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travaux si dispendieux exécutés en rade de Cherbourg ; mais, Messieurs, remarquez qu’à Cherbourg on a commencé par des profondeurs de 15 à 17 mètres ; remarquez que les parties du banc de l’Éclat qui ne se découvrent pas dans les grandes marées, ne restent couvertes que de 1 à 2 mètres d’eau ; que par conséquent la construction de la jetée serait très-peu dispendieuse, relativement aux travaux que la jetée de Cherbourg a déjà occasionnés.

Ici, Messieurs, je suis obligé d’indiquer un projet de M. le ministre de la guerre qui est antinautique au dernier degré. Le banc de l’Éclat, en supposant même qu’on ne voulût pas y faire un brise-tame, une jetée, le banc de l’Éclat devrait être, dans l’opinion de tous les hommes de l’art, de tous les marins, la base où s’élèverait un fort à casemates et à plusieurs étages de canons, destiné à défendre la rade du Havre, à éloigner d’une manière absolue les dangers que la ville pourrait courir en cas de guerre.

Vous croyez peut-être que c’est le banc de l’Éclat qu’on a choisi ? Pas du tout ; c’est le haut de la rade, c’est-à-dire un banc considéré comme un écueil dangereux, et qu’on peut quelquefois difficilement éviter en se dirigeant vers l’entrée du port. Au lieu d’un travail qui améliorerait la rade, on en projette un qui la rendrait dangereuse.

Messieurs, on est peiné, lorsqu’en réfléchissant aux travaux considérables que l’on veut exécuter dans le port du Havre, travaux qui ne me paraissent pas considérables quant au but que l’on se propose, car je voudrais donner la même sonnue pour des travaux mieux enten-