Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/609

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
601
NAVIGATION

dus ; on est peiné, dis-je de voir que l’administration ne s’est pas occupée de la navigation de la basse Seine. Il y a là cependant une question capitale, une question d’un intérêt immense.

Si la navigation de la basse Seine est extrêmement difficile, c’est que dans certains parages les passes que laissent les bancs changent de place ; c’est que les chemins de halage sont dans un état déplorable.

Ces chemins sont endommagés par une cause particulière qu’on appelle la barre dans la Seine, le pororaca dans le fleuve des Amazones, et le mascaret dans la Dordogne. Ce phénomène consiste en une sorte de muraille liquide qui se précipite sur les rives et y produit de grands dégâts.

C’est légèrement, suivant moi, que l’on a admis que les forces humaines sont impuissantes contre la barre ; voici sur quoi je me fonde.

Un ouvrage de Brémontier renferme ce fait curieux « En 1760, le mascaret régnait dans la Garonne ; il remontait trois lieues plus haut que Bordeaux. Ce bruit sourd et effrayant, que les marins connaissent si bien, s’y faisait sentir ; aujourd’hui, il n’y a plus de mascaret dans la Garonne. Pourquoi a-t-il disparu ? Par suite des atterrissements tellement peu considérables qu’on ne saurait pas dire avec certitude la cause do la disparition est là. »

En présence de ce fait, on peut affirmer qu’avec des travaux bien entendus, on fera disparaître aussi de la Seine la cause incessante de dommage que j’ai citée.

Si on me faisait cette réponse : Il n’y a pas de projet