Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/638

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ments algériens, en 1808 et 1809, (Exclamation aux centres.) C’est un malheur dont je n’ai pas à rougir, je remplissais une mission que le gouvernement français m’avait confiée, lorsque je tombai dans les mains des Algériens. Le port d’Alger était alors très-mauvais. Il y avait par certains vents un ressac considérable vivement qualifié par un dicton africain qui ne s’est jamais effacé de ma mémoire. (Bruit.) Toutes les fois que le vent du nord, le vent venant de Mayorque commençait à souffler, les Algériens s’écriaient : « Voilà le charpentier mayorcain qui va travailler. » Effectivement, les bâtiments du port, jetés les uns sur les autres, étaient mis en pièces.

Depuis les travaux de M. Poirel, depuis que la digue a été un peu prolongée par les moyens extrêmement ingénieux que la Chambre connaît, les résultats ont été très-favorables.

Je ne m’en fie pas à mes lumières personnelles pour décider quelle sera dans l’avenir la valeur du port d’Alger. On a cité tout à l’heure, et avec beaucoup de raison, l’opinion d’un de nos collègues actuellement absent, de M. Le Ray ; je puis m’étayer, moi, d’une opinion qui n’est pas au-dessous de celle de M. Le Ray, de l’opinion de M. le capitaine de vaisseau que l’administration a chargé de la carte hydrographique de la côte d’Afrique, de l’opinion de M. le capitaine de vaisseau Bérard, de celui-là même enfin auquel M. le ministre de la marine vient de donner le commandement de la station de la Nouvelle-Zélande. M. le capitaine Bérard m’a formellement autorisé à déclarer, ayant eu l’occasion d’entrer dans le port d’Alger et d’en sortir par tous les temps possibles, que la largeur