Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/658

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fissure dans la couche pierreuse, l’eau froide alimentaire, en tombant sur le métal incandescent, produit subitement des torrents de vapeur à l’écoulement desquels la soupape de sûreté ne saurait suffire de là des explosions, et tous les malheurs qui en sont la conséquence inévitable. Empêcher qu’il se forme une croûte solide dans une chaudière, ce serait donc un service immense rendu it l’industrie et surtout à la navigation à vapeur. Ce problème vient d’être résolu. Dans l’intérêt de l’inventeur, la solution a un seul défaut elle est trop simple. Le brevet qu’il a pris n’empêchera personne de se servir de sa méthode.

M. le Ministre de la marine. Je ferai observer M. Arago que J’ai acheté ce brevet.

M. Arago. Je le sais, Monsieur le ministre, mais la transaction ne m’a pas paru satisfaisante.

Pour empêcher une croûte pierreuse de couvrir inté.rieurement une chaudière de machine à vapeur, il suffira désormais de mêler à l’eau de l’argile en poussière, de J’argile très-divisée. C’est en cela que consiste la découverte de M. Chaix-de-Maurice. Que lui proposait la marine ? Elle consentait à acheter l’argile au prix de fabrique ; en d’autres termes,. elle aurait donné 25 centimes pour chaque voyage de bateau à vapeur de Toulon à Alger. Je le demande, n’était-ce pas dérisoire ? Heureusement quelques personnes très-haut placées, et si je ne me trompe, le duc d’Orléans lui-même, ont porté intérêt à l’inventeur. La marine s’est amendée, elle a offert 20,000 francs une fois donnés. Je trouve, moi, que ce n’est pas assez.