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MACHINES À VAPEUR.

Qu’en 1781 M. de Jouffroy, passant de l’expérience à l’exécution, établit réellement sur la Saône un grand bateau du même genre qui n’avait pas moins de 46 mètres de long avec 4 à 5 mètres de large ;

Que le ministère d’alors adressa à l’Académie des sciences, en 1783, le procès-verbal des résultats favorables donnés par ce bateau, dans la vue de décider si M. de Jouffroy avait droit au privilége exclusif qu’il réclamait[1] (MM. Borda et Perier furent nommés commissaires) ;

Que les essais faits en Angleterre par M. Miller, lord Stanhope et M. Symington sont d’une date bien postérieure (les premiers doivent être rapportés à l’année 1791 ceux de lord Stanhope à 1795, et l’expérience faite par Symington, dans un canal d’Écosse, à l’année 1801) ; Qu’enfin les tentatives de MM. Livingston et Fulton, à Paris, n’étant que de 1803, elles pourraient d’autant moins donner des titres à l’invention, que Fulton avait eu, en Angleterre, une connaissance détaillée des essais de MM. Miller et Symington, et que plusieurs de ses compatriotes, M. Fitch, entre autres, s’étaient livrés sur cet objet à des expériences publiques dès Tannée 1786. Disons toutefois que le premier bateau à vapeur auquel on n’ait pas renoncé après l’avoir essayé ; que le premier qui ait été appliqué au transport des hommes et des marchandises, est celui que Fulton construisit à New-York

  1. Le bateau essayé à Lyon renfermait deux machines à vapeur distinctes. Les événements de la Révolution française forcèrent M. de Jouffroy d’émigrer, et toutes ses tentatives ne purent avoir aucune suite.