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MACHINES À VAPEUR.

§ 5. – Soupape de sûreté.

Le feu placé sous les chaudières des grandes machines n’est jamais réglé avec assez d’uniformité pour qu’on puisse éviter de donner, de temps en temps, à la vapeur dont ces chaudières sont à moitié remplies, une force élastique supérieure à celle que la résistance de leurs parois surmonterait. Prévenir cet inconvénient et les dangereuses explosions qui en seraient la suite, tel est le but du petit appareil qu’on nomme avec raison une soupape de sitreté.

La soupape de sûreté a été inventée par Papin. Elle forme une partie essentielle de son digesteur, et l’on en trouve la description aux pages 6, 7, 8, 9 et 10 d’un petit ouvrage imprimé à Paris en 1682 sous le titre de La Manière amollir les os, etc., etc.[1]. Le mécanisme de Papin est précisément celui des soupapes de sûreté le

  1. On trouve dans l’Histoire de la machine à feu de Robison, édition commentée par Watt, p. 48, le paragraphe que voici Le docteur Papin, Français, invente vers ce temps-là (vers 1999), un moyen de dissoudre les os dans l’eau et autres matières animales solides, en les renfermant dans des vases parfaitement clos quil appelait digesteurs. Ces matières acquéraient ainsi un grand degré de chaleur. Je dois observer ici que Hooke, le plus subtil expérimentateur d’un siècle si fécond en recherches ingénieuses, avait trouvé longtemps auparavant, c’est-à-dire en 1684, que l’eau ne peut acquérir au delà d’une certaine température quand on la chauffe en plein air, et qu’aussitôt qu’elle commence a bouillir, elle marque toujours le même degré. » Pour que ce passage fat exact, il faudratt que La Manière d’amollir les os n’eût pas été publiée en 1682 mais comme 1682 est bien la véritable date de l’ouvrage de Papin, il faudra transformer le longtemps auparavant du docteur Robison, en quelque temps après, les arguments empruntés à l’arithmétique sont irrésistibles.