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MACHINES À VAPEUR.

aujourd’hui régulateur à force centrifuge, Cet appareil est formé d’un axe vertical que la machine fait tourner plus ou moins rapidement, suivant qu’elle marche ellemême plus ou moins vite. Sur l’extrémité supérieure de cet axe se trouve implanté un tourillon horizontal auquel deux tringles métalliques sont suspendues par des collets un peu libres, de manière qu’elles puissent s’écarter plus ou moins de la verticale. Chaque tringle porte dans le bas une grosse boule métallique. Quand l’axe vertical est mis en mouvement par la machine les boules qui tournent avec lui s’en écartent jusqu’à une certaine limite, par l’effet de leur force centrifuge. Si le mouvement s’accélère, l’écartement devient plus fort ; il diminue dès que le mouvement se ralentit. Les boules montent donc dans le premier cas, et elles descendent dans le second. Ces oscillations ascendantes et descendantes se communiquent par des leviers à la manivelle de la soupape tournante du tuyau qui fournit la vapeur, et tout changement trop considérable dans la vitesse de la machine se trouve ainsi prévenu.

Cet appareil, composé de tringles mobiles portant des boules, ce pendule conique (c’est le nom qu’on lui donnait autrefois) avait été employé fort anciennement comme régulateur dans les moulins à farine. On s’en était également servi pour régler l’ouverture de la vanne que traverse le liquide destiné à mettre une roue à augets en mouvement. Cette dernière application était exactement semblable, pour le but et pour les moyens, à celle que Watt en a faite a la machine à vapeur dans l’annéo 1784.