Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 6.djvu/101

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diverse nature que te voisinage des remparts a fait éprouvera leurs propriétés ?

On a beaucoup agité la question des approvisionnements. Les uns déclarent qu’il serait très-facile de réunir dans Paris les farines nécessaires à la consommation de ses habitants pour cinq à six mois. Les autres sont d’un avis diamétralement opposé. Le contraste entre ces deux opinions eût été sans doute moins tranché, si au lieu de farine on avait parlé de blé. Il est vrai qu’alors on aurait demandé de montrer les moyens de monture, question plus naturelle que 6, 000 hectolitres de blé, consommation journalière de Paris, exigent, pendant les vingt-quatre heures, pour être transformés en 2, 000 sacs de farine, l’action continue de 400 paires de meules. Quant à moi, je résoudrais nettement la difficulté. M. Fourneyron, à qui toutes les applications industrielles de la mécanique sont si familières, s’est assuré, à ma prière, que les 400 paires de meules exigeraient la force de 1, 400 chevaux. Il a trouvé, de plus, des moyens très-ingénieux et très-praticables d’emprunter cette force aux turbines du Pont-Neuf, alors même que pour s’éloigner des terrains bâtis et très-chers du centre de Paris, on sentirait le besoin de porter le moulin aux 400 tournants, jusqu’à la plaine de Grenelle. Notre projet, enfin, est étudié à ce point, que nous nous sommes occupés même de l’emmagasinement et de la conservation de 1, 200, 000 hectolitres, ou 120, 000 mètres cubes de blé, qui représentent et au delà la consommation de Paris en six mois. L’emmagasinement exigerait six bâtiments à huit étages (y compris le rez-de-chaussée), de 2 mètres et demi de