Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 6.djvu/108

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monuments auxquels la France a dû tant de fois son salut, n’ont pas coûté autant que la seule cavalerie, dans les vingt-six ans qui viennent de s’écouler, et pendant lesquels elle n’a pas tiré l’épée. »

J’avais mis d’abord l’enceinte continue sous le patronage de Napoléon et de Vauban. Je viens de faire plus, puisque j’ai établi l’efficacité de ce système par des raisonnements positifs, tirés des entrailles même du sujet, et à la portée de tous les esprits ; puisque j’ai montré qu’on peut, sans dépense spéciale, beaucoup ajouter à la puissance de ce qui est déjà exécuté.

Mais ici, s’agit-il bien d’une question de dépenses ? L’indépendance nationale, pour moi le plus grand des biens, repose sur la nécessité de ne plus abandonner Paris à un coup de main d’armées coalisées. Deux ou trois cents millions ne peuvent être mis en balance avec un tel résultat.


CHAPITRE IX

des fortifications de campagne, des fortifications non revêtues en maçonnerie, eussent-elles été suffisantes ?

Si, en 1840, la guerre avait été aussi imminente que le laissait croire le ministère du 1er mars, il aurait évidemment fallu se contenter, autour de Paris, de travaux de campagne d’un fort relief. L’enceinte continue exécutée seulement en terre, eût déjà rendu de grands services. Je pense cependant, que le danger une fois passé, on se serait unanimement accordé à demander des escarpes maçonnées, et aussi le système hydraulique