Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 6.djvu/133

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Il n’est nullement question de forts avancés dans les Mémoires de Napoléon, quoique le nombre de fronts nécessaires à la fortification de la capitale s’y trouve assez exactement indiqué.

Le général Haxo ne demandait pas non plus de ceinture de citadelles.

Les autres autorités qu’on a invoquées en faveur des forts n’ont ni la meme valeur ni la même netteté.

Vauban, enfin, a condamné radicalement les forts, dans ce passage de son Traité de la défense des places : « Si la garnison d’une ville est disséminée dans des ouvrages éloignés, susceptibles d’être attaqués et pris par un petit nombre d’ennemis, ils pourront par là être maîtres de la ville avec moins de monde qu’elle n’en renferme. »

L’avantage qu’on se promettait de tant de constructions si coûteuses, celui de mettre Paris à l’abri des projectiles incendiaires de l’ennemi, n’eût existé qu’en portant les forts à des distances inadmissibles ; cet avantage n’est pas aussi capital qu’on le prétend ; il n’aura, enfin, qu’une très-courte durée, celle de la résistance d’un des forts : six à sept jours au plus.

Les forts imposeront à nos généraux le devoir de venir les défendre. La ligne d’opérations, la ligne de retraite de nos armées seront connues d’avance ; la banlieue de Paris deviendra un champ de bataille obligé dans toutes nos guerres qui seraient malheureuses au début, après tous tes échecs éprouvés vers les frontières du Nord ou de l’Est.

Les forts n’étant pas ouverts à la gorge ; les forts