Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 6.djvu/137

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maire ! cent fois plus étonnante que deux restaurations ! car le 18 brumaire venait avec des victoires, et les restaurations venaient avec des chartes… On n’est pas sacrilège en frappant du pied des pierres qui pèsent sur le cœur de deux révolutions et sur la liberté de son pays. »

Tout homme clairvoyant aperçoit dans tes forts détachés, à côté d’une médiocre barrière contre es ennemis, un moyen d’intimidation terrible contre la capitale, et, dans l’avenir, des coups d’État en permanence.

Je crois avoir suffisamment insisté sur le danger des remparts faisant face à Paris, sur la nécessité de les raser, de ne conserver que des forts ouverts à la gorge, n’ayant et ne pouvant avoir d’action par leur artillerie que vers la campagne. Les matériaux provenant des démolitions des remparts tournés vers Paris serviraient très-utilement à revêtir la contr’escarpe de l’enceinte continue.

Quelque différentes que soient les circonstances dans lesquelles je revois ces pages de celles de l’époque où je les écrivais, je crois remplir un dernier devoir envers mon pays en les conservant ; mes convictions sont restées inébranlables, malgré les événements accomplis, et je n’ai pas eu à modifier le fond de ma pensée en changeant légèrement la forme des passages de cette Notice qui d’abord concernaient seulement des faits dont je craignais la réalisation.