Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 6.djvu/140

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nement aux fortifications que tous les bons esprits voulaient dans une certaine mesure. J’examinerai cependant les objections des antifortificateurs absolus.


CHAPITRE XIX

sur la valeur réelle des fortifications

Dans un ouvrage portant le titre d’Essai sur de nouvelles considérations militaires, l’auteur, ancien colonel du génie, a critiqué à la fois les forts et l’enceinte continue. Presque aucune fortification n’échappe à son anathème ; il a considéré les remparts comme ayant été la cause d’une multitude de fausses manœuvres, de paniques, de grands désastres, etc. Ces décisions ont été accueillies avec faveur ; certains esprits ont cru faire une large concession en déclarant qu’elles les laissent en suspens.

Il m’en coûte beaucoup plus que je ne saurais l’exprimer, d’être forcé de réfuter l’honorable officier. Son immense érudition m’étonne ; j’apprécie ses sentiments patriotiques ; j’honore, du plus profond de mon âme, tous ceux qui, comme lui, ont versé leur sang au service du pays ; mais la vérité a des droits sacrés, on ne les méconnaît jamais impunément.

Je prendrai dans l’ouvrage cité l’article auquel l’auteur attache sans doute le plus d’importance, l’article qui se termine par ces paroles : Avis aux fortificateurs. Cet avis, en effet, ne saurait être assez médité, car il se résume par le plus étrange des résultats. M. le colonel