Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 6.djvu/139

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exécutés autour du vieux château de Charles V, surtout quand il réfléchit sur les événements décisifs qui se seraient passés, en 1814. à Reims, à Châlons, à Montereau, si dans ces divers points, où l’on n’a pas remué une pelletée de terre, quelques fortifications étaient venues au secours de nos vaillants soldats. Je m’arrête ; en creusant ce sujet davantage, il m’arriverait, peut-être, de no point réussir à exprimer mes patriotiques douleurs en des termes exempta d’amertume et de vivacité.

J’ai établi que la ceinture des forts détachés serait peu menaçante contre l’ennemi, et que tôt ou tard elle mettrait, au contraire, nos libertés, nos institutions, nos vies à la merci de quelques prétoriens. Dans l’enceinte continue, nous trouvons encore des fossés, des parapets, des bastions ; mais le pays n’a rien à en redouter, mais ils se présenteront aux armées de l’Europe coalisée comme une barrière infranchissable. Sur ce terrain, j’ai eu, à quelques égards, le regret de me trouver en désaccord avec des citoyens dont j’honore le patriotisme, dont j’estime au plus haut degré le caractère et le talent. Mon système a été combattu par des militaires, des publicistes, des philosophes, particulièrement par ceux qui se déclarent cosmopolites. Je suis toujours prêt à reconnaitre mon erreur, si l’on me prouve que j’ai fait fausse route.

Mais, je dois le dire, les objections qu’on a faites n’ont pas été de nature a me faire revenir sur mon opinion. Au surplus, les attaques les plus vives s’adressaient plutôt au développement exagéré donné par le gouver-