Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 6.djvu/93

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Pont-Neuf. Des manœuvres très-simples permettraient de faire gonfler la rivière de cinq à six mètres, et ensuite, si c’était nécessaire, de revenir plus rapidement encore au niveau d’étiage. Ce sont des avantagea immenses à l’égard desquels toute dénégation paraît impossible.

Le barrage dont il vient d’être question aurait d’ailleurs sous le rapport commercial, une conséquence inappréciable ; il maintiendrait dans la Seine un tirant d’eau considérable et à peu près constant, aux époques de l’année où toute navigation est aujourd’hui interrompue en amont ; il faciliterait le déchargement des marchandises sur les ports de l’intérieur de la ville, de Bercy, etc. Le travail que j’indique ici doit donc convenir en même temps, aux partisans et aux adversaires de la fortification de Paris. Ce serait à la fois une arme défensive en temps de guerre, et un moyen de prospérité commerciale pendant la paix.

Vauban faisait peu de cas des fossés de fortifications constamment pleins d’eau : ils rendent les sorties difficiles. Les fossés, au contraire, qui peuvent être inondés et mis à sec au gré de l’assiégé, le célèbre ingénieur les déclarait excellents. Il y aurait une grande importance à ce que les fossés de l’enceinte continue se trouvassent dans ces conditions, mais où prendre l’eau ?

On a parlé du canal de l’Ourcq. Ce serait une ressource précaire. Les eaux de l’Ourcq n’arrivent à Paris qu’après avoir parcouru un canal de 96 kilomètres ; l’ennemi une fois maître des environs de Paris, ne manquerait pas de couper les berges. Quelques coups de pioche d’un simple sapeur suffiraient souvent pour mettre à sec