Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 6.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On tirerait le meilleur parti possible de cette immense force motrice, en faisant tomber l’eau dans six des admirables turbines du très-habile ingénieur M. Fourneyron. Les six machines, nous en avons fait le calcul avec exactitude, pourraient porter à la hauteur de 43 mètres au-dessus du zéro du pont de la Tournelle, 15, 000 ponces d’eau, c’est-à-dire 300, 000 mètres, cubes chaque vingt-quatre heures[1].

La cote 43 mètres est 5 mètres au-dessus du niveau général du plateau de Belleville. Quant à la hauteur, le problème d’inonder les fossés de l’enceinte continue serait donc parfaitement résolu. Occupons-nous maintenant du volume.

Si je suis bien informé, les fossés de l’enceinte ont, sur un développement total d’environ 36, 000 mètres, 14 mètres de largeur au fond, avec cunette de un demi-mètre de profondeur, sur 2 mètres et 1 mètre de largeur aux limites supérieure et inférieure.

Il serait suffisant, pour les besoins de la défense, d’inonder le fossé jusqu’à 1 mètre et demi vers les bords. On aurait ainsi une profondeur de liquide de 2 mètres près de la cunette, et de 2 mètres et demi au-dessus du centre même de cette rigole, Le volume total d’eau qui serait nécessaire pour emplir de cette manière les 36, 000 mètres de développement au fossé, décomposés en une série d’échelons horizontaux à l’aide de digues convenables ; ce volume, disons-nous, serait de 972, 000 mètres

  1. En créant des établissements analogues à Marly, on jetterait dans Versailles des masses d’eau très-considérables, qui pourraient donner à cette grande ville une face entièrement nouvelle.