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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/131

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ce que les physiciens appellent le calorique rayonnant.

Il est maintenant facile de concevoir que, pour qu’un corps ne perde rien de sa température actuelle, il faut qu’à chaque instant il reçoive des corps environnants une quantité de chaleur rayonnante précisément égale à celle qui, à chaque instant aussi, émane de sa propre surface. Tout le monde comprendra de même qu’un corps s’échauffera ou se refroidira des que ses échanges instantanés de chaleur avec les corps dont il est entouré ne se compenseront pas parfaitement.

Cela posé, imaginons, pour un moment, que le firmament se compose d’une sphère de glace (eau gelée) ; concevons ensuite un corps suspendu dans l’atmosphère et qui serait au même degré de température qu’elle. Supposons que cette température soit supérieure au degré de la congélation, et qu’elle ne diffère point de celle de la couche superficielle de la Terre. Tout cela admis, examinons ce qu’éprouvera le corps suspendu.

Ce corps rayonnera de la chaleur de bas en haut. La sphère de glace (qui est une température inférieure) lui rendra évidemment moins de chaleur qu’il n’en perd. Du côté de la Terre les échanges se compenseront ainsi, au total, le corps se refroidira. L’atmosphère elle-même éprouvera bien quelque chose d’analogue mais, par une propriété non douteuse des substances gazeuses, l’effet sur l’atmosphère sera sensiblement moindre que sur le corps solide. En peu d’instants, la température de ce corps sera donc inférieure celle de l’air qui le baigne de toute part. L’air, s’il était fortement agité, amoindrirait notablement la différence en question. Mais, dans l’état de