Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fut entièrement vidé. Cet immense volume d’eau occasionna de grands ravages roches, forêts, routes, usines, maisons, granges, hommes, animaux, etc., tout sur son passage fut détruit et entraîne. À peu de distance du glacier, le torrent paraissait contenir plus de débris de corps étrangers que d’eau.

On a calculé qu’entre le glacier et le Chable l’eau se mouvait avec une vitesse de mètres par seconde. On sait que très-peu de fleuves atteignent à une vitesse de mètres. Près de Martigny, cette vitesse était déjà réduite de moitié.

II est fort à craindre qu’une catastrophe semblable ne se renouvelle. Le couloir par lequel le lac s’est échoppé s’est refermé à la fin de 1818, et la Dranse avait dès lors peine à se frayer un passage. Il faudrait déblayer le massif de glace qui barre la vallée ; mais son volume paraît être de plus de millions de mètres cubes, et la force de tous les agents dont l’homme dispose est trop faible pour s’attaquer à une telle masse.

CHAPITRE V
sur la formation artificielle de la glace au bengale

Il existe au Bengale, par des latitudes où le thermomètre sa l’air ne descend jamais à zéro, des fabriques qui produisent journellement d’assez grandes quantités de glace. Jusqu’ici on avait supposé que l’évaporation jouait le principal rôle dans cette congélation artificielle, mais pour reconnaître qu’elle est presque en totalité l’effet