Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/165

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du rayonnement nocturne, il sutura d’examiner avec attention les circonstances qu’elle nécessite. Voici la description d’une manufacture visitée par M. Williams et qui emploie trois cents personnes.

Un terrain assez bien nivelé, d’environ est divisé en carrés de mètre à de côté, entourés d’un petit rebord de terre d’environ de hauteur. Duns ces compartiments, couverts de paille ordinaire ou de cannes à sucre sèches, on place autant de terrines remplies d’eau qu’ils peuvent en contenir. Ces terrines ne sont pas vernies, mais on graisse leurs parois intérieures elles ont beaucoup de largeur et peu de profondeur. La glace se forme à leur surface.

II y aurait d’autant moins de raison d’admettre que l’eau des terrines ne se refroidit pas la nuit en rayonnant vers le ciel à la manière de tous les autres corps terrestres, que ce liquide, d’après les expériences directes de Lcslie, a un pouvoir émissif très-considérable. Aussi je rappellerai que la question n’est pas d’examiner ici si ce rayonnement a une petite part dans le phénomène, mais bien s’il n’en serait point la cause principale, comme, au reste, les considérations suivantes vont l’établir :

1o D’après les témoignages de MM. Barker et Williams, le vent, qui favorise tant l’évaporation, est au Bengale un tel obstacle à la production de la glace, que pour peu qu’il soit fort la congélation cesse entièrement.

2o La cause d’affaiblissement la plus efficace du rayonnement nocturne, c’est-à-dire la présence d’une grande quantité de nuages, empêche tout à fait aussi l’eau de se glacer.