Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/206

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L’école d’AIexaudrio nous a laissé des observations d’où l’on peut déduire, avec une très-grande exactitude, quel était, il y a ans, le chemin moyen que la Lune parcourait en un jour sidéral. L’astronomie arabe nous fournit les éléments de cette même détermination pour le temps des califes. Il n’est pas un seul catalogue d’observations modernes où l’on ne trouve, pour l’époque actuelle, la valeur de la marche moyenne de la Lune pendant la durée d’un jour sidéral.

Eh bien, l’arc parcouru en un jour sidéral par notre satellite est exactement le même, soit que vous le calculiez par les observations grecques, par les observations des Arabes, ou par les observations modernes[1].

Cet important résultat renferme la solution de la ques-

  1. 1. Si l’on prenait les observations brutes, les arcs parcourus par la Lune aux trois époques grecque, arabe et moderne, ne seraient pas égaux. Depuis le temps des Chaldéens, la vitesse, de la Lune, en effet, s’est continuellement accrue ; mais cet accroissement est de la nature de ceux qu’on astronomies on appelle perturbations. Il dépend d’une diminution dans l’excentricité de l’ellipse que la Terre parcourt annuellement autour du Soleil. Lorsque cette excentricité, qui jusqu’ici a été en décroissant, viendra à augmenter, la vitesse de la Lune diminuera par degrés, tout comme elle s’était précédemment accrue, et ainsi de suite périodiquement. On ne trouve donc la constance de vitesse annoncée dans le texte qu’après avoir corrigé, comme il était nécessaire de le faire, les observations de la Lune des perturbations que le mouvement de translation de la Terre apporte dans ses mouvements,

    Lorsque tout à l’heure je disais que la vitesse de la Lune était indépendante du mouvement de la Terre, c’était de notre mouvement de rotation que je parlais. Si je n’en faisais ici la remarque, on pourrait croire à une contradiction qui n’existe pas.

    Toutes ces découvertes sur le mouvement de la Lune, et sur ses applications à la recherche, de l’invariabilité du jour et de la température de la Terre, appartiennent à Laplace.