Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/228

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CHAPITRE X
difficultés de définir les éléments climatologiques
de beaucoup de lieux dans les temps reculés

Les renseignements que nous avons trouvés, dans les plus anciens auteurs, sur les produits agricoles de la Palestine s’accordaient parfaitement entre eux. Les plantes étaient nettement définies les localités exactement désignées ; la conséquence à laquelle nous sommes arrivés a donc toute la certitude désirable. Qui ne croirait que ce mode de discussion doit nous éclairer de même complètement sur l’antique climat de l’Egypte ? Il n’en est rien cependant. Ce n’est pas que les renseignements manquent ; mais leurs discordances ne permettent pas toujours d’en tirer un parti utile. Veut-on, par exemple, s’occuper de la vigne ? Un passage d’Hérodote nous dira que les Égyptiens ne la cultivaient pas ; tandis qu’Athénée nous vantera les vins d’Alexandrie. Désirez-vous savoir les limites australes de la culture de cette même plante ? vous trouverez dans Théophraste une mention expresse de vignes croissant jusque près d’Éléphantine. Cette indication, toutefois, sera sans utilité, car la question climatologique se décide non par les latitudes où la vigne végète, mais par celles où elle cesse de fructifier de manière à pouvoir donner du vin, etc. Les documents relatifs aux palmiers ne sont guère plus concordants. Suivant Strabon, ces arbres étaient stériles, ou, du moins, ne donnaient pas de fruits mangeables à Alexandrie et près du Delta. Alors pourquoi toute la basse Egypte en était-