Le journal de l’Institution royale pour 1816 renferme une dissertation destinée à montrer, d’après des documents historiques, qu’en quelques siècles le climat des îles Britanniques a éprouvé une détérioration sensible. On trouve, dit-on, dans de vieilles chroniques, la preuve que la vigne, à une certaine époque, était cultivée en plein champ en Angleterre, et qu’on y recueillait du vin. Maintenant les soins les plus assidus, une exposition méridionale et complétement abritée des vents froids, un espalier, suffisent à peine pour conduire quelques petites grappes à maturité. Le pommier même menace de déserter les vergers où jadis fleurissait la vigne. Il est triste, dit l’auteur à qui nous empruntons ces détails, de penser qu’un jour notre postérité sera privée de cidre, comme nous le sommes de vin, et que la pomme ne mûrira plus alors dans des serres chaudes, que pour décorer la table du riche.
Le Groenland (Green-land, terre verte) offre l’exemple le plus frappant qu’on puisse citer de la détérioration des climats septentrionaux. Les Islandais qui, les premiers, visitèrent cette contrée, lui donnèrent, à ce qu’il parait,