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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/263

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tité de neige, que les toits de plusieurs des principales maisons ne parent en supporter le poids et furent enfoncés ; que le vin s’y gela dans les caves, etc. Que signifient comme documents météorologiques, à côté de ces faits parfaitement avérés, les litières de paille ou de fougère recommandées par l’autour des Géorgiques ?

Le même poëte dit quelque part qu’il n’est pas sans exemple que les rivières se gèlent en Calabre. Qu’opposer, s’écrie-t-on, à un pareil phénomène ? Comment nier plus longtemps que les hivers, dans le midi de l’Italie, étaient jadis beaucoup plus froids qu’ils ne le sont aujourd’hui ? L’objection n’est pas aussi forte qu’on se l’imagine. Je remarque, d’abord, que la congélation exceptionnelle d’une rivière ne saurait caractériser un climat ; que diverses circonstances atmosphériques peuvent accidentellement faire descendre, sur un point du globe les couches très-refroidies et très-sèches situées dans les hautes régions que le froid naturel de ces couches, que le froid résultant de l’abondante évaporation à laquelle leur sécheresse donnerait naissance, ajoutés à celui qui proviendrait la nuit du rayonnement vers l’espace si l’atmosphère était parfaitement sereine, paraissent suffisants pour occasionner la congélation des rivières dans toutes les régions du globe[1]. Aussi, a-t-on appris il y a peu d’années, sinon sans surprise, du moins sans regarder le phénomène comme entièrement inexplicable, qu’en Afri-

  1. 1. Des considérations analogues serviraient à expliquer, 1o comment, en 1709, la Seine n’était pas entièrement gelée à Paris (page 250), même entre les ponts, tandis qu’à Toulouse la population se promenait sur la Garonne, et qu’en Languedoc on allait sur la glace de Cette à Boussigny et à Balaruc ; 2o comment le maximum de froid