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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/403

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stata il y eut toutefois des tempêtes très-violentes et il tomba beaucoup de neige. Il en fut de même en Suède. La navigation du Sund demeura libre. On ne vit jusqu’à la fin de janvier ni gelée ni neige, et l’on trouva sur les marchés des légumes verts. Dès la fin de novembre on éprouva, à Stockholm, des orages avec tonnerre. La température moyenne de janvier fut dans cette ville de le thermomètre ne descendit durant ce mois qu’une fois à et monta à
    En France l’hiver fut beaucoup moins froid que dans les années moyennes ; il n’y eut que 31 jours de gelée dont 5 consécutifs ; le minimum fut le 14 janvier.
    En Espagne, les amandiers étaient en pleine floraison au mois de janvier ; mais de violentes tempêtes firent tomber les fleurs. En Italie il fit plus froid ; les montagnes, aux environs de Rome, furent couvertes de neige, et le 5 février le thermomètre descendit à


On peut conclure de tous les faits relevés dans ce chapitre que la succession des grands hivers, pour n’être pas assujettie à des lois fixes, n’en présente pas moins une certaine régularité quand on embrasse un grand nombre de siècles. Il ressort aussi d’un examen attentif des phénomènes que les variations présentées par la température et qui font sur le moment l’étonnement des contemporains, ont leurs analogues dans le passé, de telle sorte qu’on peut hardiment nier le prétendu bouleversement des saisons qu’on ne manque jamais d’invoquer dès qu’il se présente un hiver qui, par sa rigueur ou par sa douceur, contraste avec les hivers ordinaires. Tout concourt à prouver que les climats de l’Europe sont en général dans un état d’équilibre stable, qui doit tout à fait rassurer les esprits les plus timorés.