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SUR L’ÉTAT THERMOMÉTRIQUE

  mières neiges sont tombées. Quelques céréales ne purent mûrir et pourrirent dans le champ. Les melons hâtifs, appelés Melons des Carmes, n’ont mûri que dans le courant de septembre. » (Mémoires de l’Académie pour 1741, p. 165.) D’après les statisticiens de la Côte-d’Or la vendange ne commença en Bourgogne que le 10 octobre, la récolte fut très-faible en quantité et mauvaise en qualité : l’année dans cette région fut pluvieuse ; on eut constamment de la gelée et de la neige, même en juin  : on cassait la glace dans les cuves.
1756. Il y eut cette année, selon Duhamel, des gelées au commencement de mai assez fortes pour endommager les vignes. « Juin fut froid et humide. Juillet a été si humide et si froid, que vêtu comme en hiver, on était obligé de se chauffer de temps en temps. Août et septembre ont encore été froids. » Le maximum, à Denainvilliers, fut le 16 juillet de 31°.9. On commença à vendanger en Bourgogne le 4 octobre : on obtint une récolte ordinaire, mais le raisin ayant pourri, le vin fut médiocre. Dans le Midi, selon Messier, les saisons furent dérangées ; on éprouva une succession continuelle de pluie et de vent violent ; l’année fut mauvaise pour les denrées agricoles ; il y eut de nombreuses inondations, particulièrement en novembre. À Berlin il fit très-chaud en juin.
1770. Cet été a été froid dans le centre de la France. « Le mois de mai, dit Duhamel, a été froid et humide, et il a neigé et gelé au commencement de ce mois. Juin s’est montré froid et humide et juillet aussi. Le 20 de ce mois les blés étaient encore verts comme au printemps. Le 10 août les fermiers commencèrent la moisson des froments, qui a été retardée sur une année commune de trois semaines à un mois. Cette récolte a duré jusqu’à la fin du mois, et il y avait encore des grains à couper pour les premiers jours de septembre. Ce mois a été sec et froid. En résumé, l’été s’est passé sans chaleur, et l’année a été très-tardive en fruits. » (Mémoires de l’Académie pour 1771, p. 819.) Le maximum de Paris, 35°.0, fut plus élevé que celui de Denainvilliers, 31°.9. Dans le Midi les froids de l’hiver se firent sentir dès le mois de septembre. La vendange commença en Bourgogne le 6 octobre et le vin fut assez abondant et de très-bonne qualité, selon le docteur Morelot, ce qui indiquerait qu’il aurait fait beaucoup plus chaud dans cette région que dans l’Orléanais.