Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/97

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proquement. Les métaux polis et le charbon fournissent ces doux exemptes personne n’ignore, en effet, que si l’on place une mince barre métallique par un de ses bouts dans un brasier, la chaleur s’y propage assez loin, tandis qu’un charbon incandescent, à peine chaud au delà de la partie rouge, peut être impunément saisi avec les doigts à la distance de ou centimètres de la flamme. Quant aux propriétés rayonnantes, l’expérience montre, au contraire, qu’elles sont faibles dans les métaux et très-intenses dans le charbon.

Ces principes posés, on conçoit comment il se fait qu’une feuille de métal peu étendue et mince, une feuille de papier doré, par exemple, se refroidit sensiblement plus qu’une masse épaisse du même métal. Dans ce dernier cas, la couche superficielle reçoit continuellement des couches inférieures, par voie de conductibilité, une partie de la chaleur dont le rayonnement l’a privée dans l’autre cas, rien ne répare la perte.

§ 5. – Effet du vent.

Le vent accélère le refroidissement d’un corps plus chaud que lui ; il doit donc hâter l’échauffement d’un corps plus froid. Le vent, pendant une nuit sereine, amenant continuellement de nouvelles couches atmosphériques à la surface de tous les corps que le rayonnement tend à refroidir, empêchera que leur température ne s’abaisse autant qu’elle l’aurait fait sans cela. Quand le ciel est couvert de nuages, l’herbe elle-même n’est jamais plus froide que l’air si le vent est fort ; par un ciel par-