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avertissement de l’auteur.

quant au but ; il ne sera élémentaire que par le choix des méthodes.

En publiant son élégant ouvrage sur les mondes, Fontenelle écrivait : « Je ne demande à mes lecteurs que la mesure d’intelligence qui est nécessaire pour comprendre le roman d’Astrée, et en apprécier toutes les beautés. » Je serai un peu plus exigeant, mais aussi je ne me bornerai pas, comme l’ancien secrétaire de l’Académie des sciences, à développer les théories plus ou moins plausibles qui ont trait à l’habitabilité des diverses planètes et de notre satellite ; j’aborderai les questions les plus délicates de la science. Pour atteindre ce but, j’aurai besoin de plusieurs définitions et théorèmes de géométrie, d’optique et de mécanique, dont l’énoncé, et même quelquefois la démonstration précéderont les développements de l’astronomie proprement dite. Ces théorèmes, très-simples, composent à vrai dire la géométrie, l’optique et la mécanique du sens commun. Je prie le lecteur de me pardonner l’aridité de ce début ; j’ose lui assurer qu’après qu’il se sera rendu maître de ces notions préliminaires, le reste de l’ouvrage ne lui offrira aucune difficulté. J’aurais pu, à toute rigueur, ne développer ces vérités que dans le cours du livre, au fur et à mesure des besoins, mais la marche que j’ai suivie me semble devoir être plus claire, et c’est pour cela que je l’ai adoptée. Au reste, des renvois à ces divers théorèmes ou définitions permettront à ceux qui le jugeraient préférable, de suivre cette dernière méthode.

On raconte que pour prémunir les voyageurs contre l’ennui et le découragement qui souvent s’emparent d’eux dans la traversée des déserts sablonneux et brûlants de l’Afrique, les chefs des caravanes ne manquent jamais de leur dépeindre à l’avance les merveilles, les délices de l’oasis. Ainsi n’ai-je pas cru devoir faire ; mais j’ai cherché à enlever aux considérations techniques, sans lesquelles la marche du lecteur n’aurait rien d’assuré, tout ce qu’elles peuvent présenter de trop ardu dans la forme, en m’attachant cependant à leur laisser la plus entière exactitude. D’ailleurs, les méthodes astronomiques, vues en elles-mêmes,