Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 1.djvu/13

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avertissement de l’auteur.

tables un grand nombre de répétitions ; mais cet inconvénient ne m’a pas arrêté, car les répétitions, sagement combinées, sont en matière de science un très-bon moyen d’éclaircir ce qui, de prime abord, avait paru douteux ; et la clarté est, selon moi, la politesse de ceux qui, voulant enseigner, s’adressent au public.

Je me suis, de plus, attaché à faire connaître les vrais auteurs des découvertes astronomiques que j’avais à mentionner ; et j’ai toujours scrupuleusement indiqué les traités de mes prédécesseurs où j’ai puisé des modes d’exposition à l’aide desquels je pouvais donner une forme élémentaire aux théories qui semblaient jusque-là exiger l’emploi de calculs difficiles et minutieux.

Si les auteurs de quelques traités récents avaient procédé avec la même justice, je n’aurais pas à faire remarquer que plusieurs démonstrations qu’ils présentent comme leur appartenant avaient été déjà exposées dans mes cours, auxquels ils ont souvent assisté. Mais ce n’est pas ici le lieu d’examiner la question de savoir s’il leur était permis de s’approprier mes leçons ; j’ai voulu seulement, en écrivant ce paragraphe, mettre le lecteur en garde contre des ressemblances, qui me feraient peut-être considérer comme un simple emprunteur, tandis que mon rôle véritable a été celui de prêteur.

Les historiens et les archéologues, tous les membres enfin de l’Académie des inscriptions, ne manquent pas de signaler, de reconnaître le travail ou la bonne fortune de ceux de leurs confrères qui ont été chercher des faits intéressants dans un livre perdu, caché sous la poussière de nos bibliothèques. Il n’en est pas de même dans le domaine de la science. Les faiseurs de livres en ce genre (en anglais Bookmakers) trouvent tout naturel de prendre à leur compte les travaux et les découvertes d’autrui ; les choses en sont même arrivées à ce point que le savant qui n’a pas fait mystère du fruit de ses labeurs court le risque de passer pour un plagiaire, de se voir confondu avec tels écrivains, que je pourrais nommer, qui n’ont composé leurs ouvrages qu’à l’aide de leurs souvenirs et d’une paire de