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LIVRE III. — NOTIONS D’OPTIQUE

tance des rayons, après leur émergence, est égale à EF ; par conséquent, si on compare les triangles ABM′ et EM′F, on peut substituer le rapport de AB à EF à celui de CF′ à C′F′, c’est-à-dire que le grossissement linéaire s’obtient en divisant le diamètre de l’objectif par le diamètre du faisceau émergent de l’oculaire, ce qui fournit, par parenthèse, un moyen très-simple d’obtenir le grossissement de la lunette. Si le rapport de AB à EF est le grossissement linéaire de la lunette, le rapport du carré de AB au carré de EF donnera le grossissement superficiel.

Le grossissement en surface s’obtiendra donc en divisant la superficie de l’objectif par la surface du pinceau suivant lequel émergent des rayons parallèles émanant d’un seul point éloigné et ayant embrassé la totalité de la surface de l’objectif.

Les personnes qui auront bien compris cette démonstration ne demanderont plus, en visitant un observatoire, combien grossit une lunette qui passe sous leurs yeux, ou ne s’étonneront pas, du moins, qu’on leur réponde : « Elle grossit suivant l’oculaire qu’on y adapte. »

La question : « Quel est le plus grand grossissement que la lunette puisse supporter ? » sera, au contraire, très-raisonnable. Il est clair, en effet, que l’objectif ayant une étendue déterminée, l’image focale portée sur la rétine aura d’autant moins d’éclat qu’elle y occupera une plus grande étendue ; en sorte que si l’on a égard à l’intensité lumineuse, il y a une limite aux grossissements d’une lunette.

Théoriquement, cette limite n’existe pas. Quand on