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LIVRE III. — NOTIONS D’OPTIQUE

qu’on obtient à l’aide de lentilles de verre simple. Ces dernières sont multiples à cause de l’inégale réfraction des rayons de différentes couleurs, ce qui donne lieu à une intolérable diffusion. Les rayons de toutes les couleurs n’étant point séparés les uns des autres par la réflexion, les images télescopiques sont totalement exemptes de l’aberration dite de réfrangibilité.

Disons pourquoi on n’a pas renoncé à construire des télescopes, quoiqu’on ait découvert depuis longtemps les moyens de parer à l’aberration de réfrangibilité.

Si dans la masse de verre destinée à la construction d’un objectif de lunette, il y a çà et là des stries, elles donnent lieu à des réfractions irrégulières qui troublent considérablement la netteté des images. La même diffusion peut résulter d’une inégale réfringence dans les diverses parties vitreuses dont la masse se compose.

Un défaut d’homogénéité dans la masse métallique destinée à la construction d’un miroir de télescope, n’a pas les mêmes conséquences, puisque les rayons se réfléchissent suivant les mêmes lois, quelle que soit la densité ou la contexture d’un métal. On peut craindre seulement qu’en polissant le métal, les parties différentes par leur dureté ne s’entassent diversement, et qu’elles ne fassent pas partie, quand le travail est achevé, d’une seule et même courbe régulière.

Si l’on me demandait maintenant pourquoi les télescopes à réflexion ne sont pas appliqués aux instruments divisés, je répondrais que cela tient à leur poids beaucoup plus grand que celui des lunettes proprement dites, et à la difficulté de maintenir le miroir dans une position