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ASTRONOMIE POPULAIRE.

sidérations d’intensité, pour que dans une lunette l’image de l’étoile prédomine sur celle de l’atmosphère, notablement plus qu’à l’œil nu.

Cette prédominance doit aller graduellement en augmentant avec le grossissement. En effet, abstraction faite de certaine augmentation de l’étoile, conséquence de divers effets de diffraction ou d’interférences ; abstraction faite aussi d’une plus forte réflexion que la lumière subit sur les surfaces plus obliques des oculaires de très-courts foyers, l’intensité de la lumière de l’étoile est constante tant que l’ouverture de l’objectif ne varie pas. Comme on l’a vu, la clarté du champ de la lunette, au contraire, diminue sans cesse à mesure que le pouvoir amplificatif s’accroît. Donc, toutes autres circonstances restant égales, une étoile sera d’autant plus visible, sa prédominance sur la lumière du champ du télescope sera d’autant plus tranchée qu’on fera usage d’un grossissement plus fort.

A l’œil nu, les étoiles paraissent fort dilatées. C’est pour cela que Tycho-Brahé, qui n’avait pas de lunettes, attribuait au plus lumineux de ces astres jusqu’à des diamètres de deux minutes et demie.

Ne prenons, si l’on veut, qu’une minute pour le diamètre d’une étoile vue à l’œil nu. Une bonne lunette réduira ce diamètre factice à trois secondes. Les disques circulaires sur lesquels la lumière de l’astre se trouvera dispersée dans les deux hypothèses, ayant des diamètres dans le rapport de 20 : 1, le rapport des surfaces des disques, ou celui des intensités de lumière dans les deux images, sera le rapport de 400 : 1.

Dans la vision à l’œil nu, la lumière 1 de chaque point