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LIVRE VI. — DU MOUVEMENT DIURNE.

solides emboîtés. Nous n’avons, toutefois, sur ce point d’histoire scientifique, aucune donnée certaine.

Pythagore vivait de 580 à 500 avant Jésus-Christ.

Eudoxe, qui vivait vers 405 avant Jésus-Christ, admettait également la solidité des cieux. Aratus, le reproducteur en vers des opinions de l’astronome de Cnide, le déclare sans aucune équivoque ; seulement il ne nous apprend rien concernant les observations qui, dans l’opinion d’Eudoxe, rendaient cette supposition nécessaire.

Aristote (on sait avec assez de certitude qu’il vécut de 384 à 322 avant notre ère), a été pendant longtemps considéré, dans nos écoles, comme l’inventeur du système des cieux solides, mais il lui donna seulement l’appui de sa haute et entière adhésion. La sphère des étoiles était pour lui le huitième ciel. Les cieux solides, moins élevés, dont il admettait également l’existence, servaient à expliquer, tant bien que mal, les mouvements propres du soleil, de la lune et des planètes.

Aristote admettait que le mouvement de son huitième ciel solide, le plus élevé, était uniforme ; que jamais aucune perturbation ne le troublait.

« Dans l’intérieur du monde (dit ce philosophe, si toutefois l’ouvrage intitulé De mundo est de lui), il y a un centre stable et immobile que le sort a donné à la terre… Au dehors du monde il y a une surface qui le termine de toutes parts et en tout sens. La région la plus élevée du monde est appelée le ciel… Elle est remplie de corps divins que les hommes connaissent sous le nom d’astres ; et elle se meut d’un mouvement éternel, emportant dans la même révolution ces corps immortels, qui suivent tous