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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 1.djvu/405

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LIVRE IX. — DES ÉTOILES SIMPLES.

Le second instrument, celui qui augmentait la lumière dans le rapport de 9 à 1, qui rapprochait les objets trois fois, faisait voir des étoiles dont le premier ne dévoilait aucune trace. Ces étoiles étaient en intensité ce que deviendraient Arcturus, Wéga, etc., à trente-six fois leur distance actuelle.

En arrivant, toujours par degrés, jusqu’au télescope de 3 mètres avec toute son ouverture, l’observateur apercevait des étoiles pareilles à ce que seraient les étoiles de première grandeur à trois cent quarante quatre fois la distance qui maintenant les sépare de nous.

Le télescope de 6 mètres étendait sa puissance jusqu’à neuf cents fois cette même distance des étoiles de première grandeur ; et il était évident qu’un télescope plus fort aurait montré des étoiles plus éloignées encore.

Pour échapper aux conséquences numériques que je vais déduire de ces résultats d’Herschel, il faudrait supposer que parmi le nombre prodigieux d’étoiles que chaque télescope d’une puissance inférieure découvre, il n’en existe aucune d’aussi brillante qu’Arcturus, ou Wéga de la Lyre ; il faudrait admettre, en un mot, qu’il ne s’est formé d’étoiles de première grandeur que près de notre système solaire. Une pareille supposition ne mérite certainement pas d’être réfutée.

J’analyserai plus loin (chap. xxxii), une méthode à l’aide de laquelle on s’est assuré mathématiquement, qu’il n’y a aucune étoile de première grandeur dont la lumière nous parvienne en moins de trois ans. D’après cela les lumières des étoiles de différents ordres, aussi grandes en réalité qu’Arcturus, que Wéga de la Lyre, etc.,