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LIVRE X. — DES ÉTOILES MULTIPLES.

s’y placer. Quand, de la date de cette dernière observation, qui se trouve ainsi postérieure de plus de trente jours à celle de l’arrivée réelle de l’astre à l’extrémité de l’arc, nous retranchons la date de l’observation du départ, dont l’erreur par hypothèse était seulement, et tout juste, de trente jours, la différence sera plus grande que celle à laquelle on arriverait en retranchant l’une de l’autre, si elles étaient connues, les dates des passages réels du même astre par les points observés.

Si, au lieu de faire partir l’astre mobile du point le plus voisin pour le conduire au point le plus distant, nous lui avions donné la marche inverse : si le point de la première observation avait été plus éloigné que le point de la seconde, il est évident que la différence entre les passages observés, c’est-à-dire entre les passages affectés de la propagation de la lumière, au lieu d’être plus grande, serait plus petite que la différence entre les passages réels.

En thèse générale, si, dans sa course curviligne, un astre s’éloigne graduellement de la Terre, les rayons lumineux qui en émanent viennent de plus en plus tard nous apprendre dans quelles directions il s’est successivement placé. Pour aller d’une de ces positions à l’autre, il semblera donc employer plus de temps qu’il n’en dépense en réalité. L’inverse arrive nécessairement lorsque, pendant sa course, l’astre se rapproche de nous. Or, les deux moitiés de l’orbite d’une étoile double se trouvent précisément dans les conditions que je viens de signaler, quand le plan qui les renferme est oblique au rayon visuel allant de la Terre à l’étoile centrale. Mathématiquement par-