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LIVRE XI. — NÉBULEUSES.

ont des formes précises, arrêtées, et sont constituées par des étoiles très-rapprochées.

Pour toute personne qui a la vue courte, les Pléiades, étoiles du cou du Taureau, ont l’aspect d’une masse confuse de lumière ; mais dès qu’à l’aide d’une lunette, lors même qu’elle ne grossirait pas, mais dès qu’à l’aide de simples besicles on rend la vision distincte, les principales étoiles de ce groupe s’aperçoivent séparément, je veux dire détachées les unes des autres (fig. 111). Les Pléiades ne sont donc une nébuleuse que pour certains observateurs, et seulement même quand ils ne se servent pas de besicles.

Déjà, en parlant des aptitudes diverses des yeux pour distinguer plus ou moins facilement les étoiles de faible intensité (liv. v, chap. iii, p. 189), nous avons cité le groupe des Pléiades dans lequel à l’œil nu les uns aperçoivent 6, les autres 7, 8 et même jusqu’à 14 étoiles. Cet amas, connu de toute antiquité, était la constellation des navigateurs, comme l’étymologie l’indique, du verbe grec πλεῖν (naviguer), parce qu’elle restait visible de mai à novembre, époque de la navigation dans la Méditerranée, selon la remarque de mon ami Alexandre de Humboldt.

La plus belle des Pléiades est Alcione ou η du cou du Taureau ; elle est actuellement de troisième grandeur ; viennent ensuite Électre et Atlas, de quatrième ; Mérope, Maia et Taygète, de cinquième ; Pleione et Cèleno, de sixième à septième ; Astérope, de septième à huitième grandeur, plus un grand nombre de très-petites étoiles. La figure que nous donnons de ce beau groupe est des-