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LIVRE XI. — NÉBULEUSES.

en contact immédiat avec les étoiles du célèbre trapèze α γ β ϰ si bien connu de tous les astronomes ? N’a-t-on pas dit que ces étoiles sont comme isolées au milieu de la nébulosité ; qu’un espace noir les entoure ? Les astronomes, avouons-le, n’ont point encore démontré qu’on doive voir dans le phénomène dont je viens de parler, autre chose qu’un simple effet de contraste ; rien ne prouve que ce n’est pas là seulement une très-faible lumière s’effaçant au contact d’une lumière très-vive. Pour lever tous les doutes, il faudra jeter, à l’aide de la réflexion d’un miroir diaphane plan et à faces parallèles, placé devant l’objectif d’une lunette ou devant l’ouverture d’un télescope, l’image d’une étoile quelconque sur l’image de la nébuleuse, et rechercher si l’image stellaire ainsi réfléchie semblera de même entourée d’un espace noir. En attendant, tout nous autorise à supposer que les molécules laiteuses sont soumises, dans les vastes régions de l’espace, à des forces dont nous n’avons aucune idée. Les observateurs qui ont suivi les changements prodigieux, et souvent presque instantanés, de la comète de Halley dans sa dernière apparition, ne me démentiront pas ; la réserve que je recommande leur semblera, j’espère, toute naturelle.

La plus remarquable des nébuleuses planétaires est celle (fig. 119, p. 512 et 513) découverte par Méchain ; elle est située au sud du parallèle de β de la Grande Ourse, et ayant 12′ de plus en ascension droite que cette étoile. Son diamètre apparent, suivant sir John Herschel, est de 2′ 40″. En la supposant éloignée de la Terre autant que la soixante et unième du Cygne, son diamètre serait