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LIVRE XI. — NÉBULEUSES.

tions du célèbre astronome de Slough, et par une forme de discussion qui déjà a été employée avec succès dans l’étude des étoiles multiples (liv. x, chap. xvii, p. 487), serait-il possible de donner de l’importante question qui nous occupe, sinon une solution mathématique que la matière ne comporte pas, du moins une solution fondée seulement sur des considérations de probabilité, et propre néanmoins à porter la conviction dans tous les esprits. Voici quelles en seraient les bases :

Le 6 janvier 1785, Herschel aperçut une étoile à peu près au centre d’une nébulosité de quatre à cinq minutes d’étendue qui s’affaiblissait graduellement vers les bords. Le 17 janvier 1787, il découvrit une autre étoile de neuvième grandeur qui, elle aussi, était au centre d’une nébulosité assez intense, mais très-peu étendue. Deux autres étoiles, semblables en tout à celle du 17 janvier, furent découvertes le 3 novembre 1787 et le 5 mars 1790. Maintenant, qu’en tenant compte du petit nombre de nébuleuses rondes et resserrées que l’ensemble du firmament renferme ; qu’en prenant aussi note de l’extrême rareté de ces lueurs isolées dans les régions où se trouvent les quatre étoiles dont il vient d’être question, on cherche la probabilité que, par un simple effet de projection, quatre étoiles de huitième et de neuvième grandeur occuperont précisément les centres de quatre de ces petites nébuleuses rondes, et la probabilité sera tellement petite, qu’aucune personne raisonnable ne pourra refuser de s’associer aux idées d’Herschel ; et chacun demeurera convaincu qu’il existe réellement des étoiles brillantes, entourées d’atmosphères immenses, lumineuses