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oriental, la pénombre était sensiblement moins étendue du côté du centre que vers le bord.

On observera la même chose vers l’époque de la disparition au bord occidental ; ce sera vers ce bord occidental que la pénombre aura le plus d’étendue. Ces résultats sont contraires à ce qu’on aurait dû prévoir d’après les lois de la perspective, qui veulent qu’un objet paraisse d’autant plus rétréci qu’il est vu plus obliquement. Qui ne comprend, en effet, que la portion de pénombre la plus voisine du bord est celle qui se voit sous un angle plus aigu, et qu’alors elle devrait paraître comparativement moins étendue que la portion comprise entre le noyau noir et le centre du disque solaire ? Puisque c’est l’inverse qu’on observe presque généralement, il faut en conclure que ce qui produit la pénombre n’est pas à la surface extérieure et lumineuse du Soleil, mais existe à une certaine profondeur au-dessous de cette surface.

Le Soleil examiné attentivement et avec un grossissement suffisant, ne paraît pas avoir un éclat uniforme ; il est couvert de rugosités que l’on peut assimiler à celles que présente la peau d’une orange, il ressemble au pointillé dont est formé le fond de certaines gravures. Ces irrégularités dans l’éclat du Soleil ne sont pas circonscrites, comme les taches noires proprement dites, dans une zone d’une largeur limitée au nord et au midi de l’équateur solaire ; elles s’observent dans toutes les parties de la surface, même dans celles qui avoisinent les pôles de rotation.

Les innombrables rides lumineuses dont la surface