Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/147

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Le faisceau de lumière qui sort de l’oculaire d’une lunette étant très-condensé, communique au verre coloré qu’il traverse, une chaleur locale très-intense ; de là des dilatations brusques, le craquement du verre, la destruction de son poli. On évite ces effets en établissant le verre coloré entre l’oculaire et l’objectif, dans une place où le faisceau lumineux n’a pas encore subi l’extrême condensation dont il vient d’être fait mention. William Herschel rapporte que cet artifice lui a très-bien réussi. Il doit avoir, ce me semble, un très-grave inconvénient : celui d’altérer la netteté de l’image (car les verres colorés sont rarement exempts de stries), et de soumettre ensuite les altérations au grossissement des oculaires. Dans la place usuelle de verre coloré, quand ce verre est en dehors des oculaires, les défauts dont il peut être la cause ne sont point grossis ; l’image focale conserve toute la pureté que le télescope comporte ; elle n’est pas plus déformée que si on la regardait à travers le verre à l’œil nu.

William Herschel a proposé de substituer au verre coloré, le liquide qu’on obtient en faisant passer de l’encre étendue d’eau à travers un filtre de papier. Ce liquide laisse au Soleil sa teinte blanc de neige : les inégalités, ou, si on le préfère, les accidents de lumière dont la surface de cet astre est parsemée, se voient alors beaucoup mieux. J’ajouterai que la teinte blanche doit aussi permettre d’étudier dans toute leur extension les phénomènes dépendant de la force dispersive de l’atmosphère.

Il est une circonstance importante qu’Herschel dit avoir constatée. Suivant cet observateur, le liquide en