Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/167

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Scheiner entourait le Soleil d’un océan de feu, ayant ses mouvements tumultueux, ses abîmes, ses écueils, ses brisants.

Hévélius y ajoutait une atmosphère sujette à des générations, à des corruptions semblables à celles que l’atmosphère terrestre nous offre.

Huygens ne voyait que deux suppositions possibles touchant la nature de la portion incandescente du Soleil ; il ne devait y avoir, selon lui, d’incertitude que sur la question de savoir si l’astre est solide ou liquide. Il se montrait d’ailleurs lui-même très-disposé à admettre que le Soleil est liquide. (Cosmolheoros, traduction française de 1718.)

Jusqu’à présent je n’ai eu à citer que des explications vagues. Les théoriciens ne semblaient pas avoir songé à tous les détails du phénomène. Comment apparaît-il quelquefois des taches noires à la surface du Soleil ? telle était presque l’unique question qu’ils se fussent proposé de résoudre. Nous trouverons maintenant des vues plus complètes : les pénombres, les facules de tous les genres ne seront plus mises en oubli ; elles prendront une place nécessaire dans les spéculations des astronomes. Parmi ces spéculations, celles d’Alexandre Wilson occuperont le premier rang par leur date, et j’ajoute aussi par leur nouveauté.

En 1774, l’ingénieux observateur de Glasgow prouva, à l’aide d’observations dont on a vu plus haut l’analyse (chap. xiv, p. 131), que les taches sont des excavations au fond desquelles se trouve la partie appelée le noyau. Dès ce moment il admit que le Soleil est composé de deux