Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/182

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le rapport de 4 334 724 à 1. Ainsi chaque élément superficiel de la planète serait plus de 4 millions de fois moins vif que chaque élément superficiel du Soleil, alors même que la matière de Saturne réfléchirait la totalité de la lumière incidente.

Pour savoir dans quel rapport deux sphères également lumineuses, mais placées à des distances différentes, éclairent un objet éloigné, il suffit de comparer les surfaces apparentes des grands cercles suivant lesquelles, vues de l’objet, se présentent ces sphères. Quand les deux distances sont égales, la chose est évidente d’elle-même ; mais elle le deviendra aussi pour des distances dissemblables, si l’on remarque que, d’après un principe bien connu de photométrie, sur un objet qui s’éloigne, l’espace qui embrasse une minute carrée, par exemple, demeure toujours également lumineux, en sorte que l’éclairement total sera exactement proportionnel au nombre de minutes carrées qu’embrasse la surface apparente.

Cela posé, le diamètre apparent de Saturne, quand cette planète est en opposition, c’est-à-dire située au delà de la Terre par rapport au Soleil, étant au plus la 105e partie de celui du Soleil, ces deux astres, si on les supposait également lumineux, nous éclaireraient dans le rapport de 1 à (105)² ou dans celui de 1 à 11 025 ; multipliant ce rapport par celui de 1 à 4 324 724, qui exprime, comme on vient de le voir, celui des intensités comparatives de la surface de Saturne et du Soleil, nous trouvons que ces deux astres nous éclairent dans le rapport de 1 à 48 000 000 000.

Le carré de 220 000 étant à peu près 48 000 000 000,