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c’est à 220 000 fois sa distance actuelle que le Soleil devrait être transporté pour qu’il nous éclairât comme le fait Saturne, pour qu’il devînt une étoile de première grandeur. À cette distance, le diamètre de l’orbite terrestre vu du Soleil ne serait pas de 2″.

Nous avons supposé dans le calcul précédent que Saturne réfléchit la totalité de la lumière solaire qui vient frapper sa surface. Si, comme tout porte à le croire, il n’en réfléchit que le quart ou le sixième, nous aurons à multiplier la distance déjà obtenue, par 2 ou par 2 1/2, pour avoir celle où le Soleil serait une étoile de première grandeur. Ainsi il faudrait le transporter à 440 000 ou 550 000 fois la distance actuelle. À cet éloignement, sa parallaxe annuelle ne s’élèverait pas à 1″ de degré.

Si la matière de Saturne et celle de Jupiter réfléchissent les mêmes proportions de la lumière incidente, on trouvera que les clartés que ces deux planètes répandent sur la Terre quand elles sont en opposition, sont entre elles comme 22 est à 1. Si Jupiter réfléchissait toute la lumière qui le frappe, le Soleil devrait être 46 000 fois plus loin qu’il ne l’est, pour paraître tout juste aussi lumineux que lui.

Il est clair, d’après ces calculs de John Michel, insérés dans les Transactions philosophiques de 1767, que dans la supposition que les étoiles sont des soleils, on peut conserver l’espoir de déterminer un jour leur parallaxe ; il n’en saurait être de même de leurs diamètres angulaires, car ils ne doivent guère s’élever, au plus, qu’à 1/50e de seconde (liv. ix, chap. vii, t. i, p. 371).

Suivant Lambert, le Soleil, transporté à 425 000 fois