Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/316

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si difficile, que notre compatriote Clairaut résolut. Il trouva qu’à raison du ralentissement que l’attraction des planètes apporterait dans sa marche, la comète emploierait à revenir an périhélie 618 jours de plus que dans la révolution précédente, savoir : 100 jours par l’effet de Saturne et 518 jours par l’action de Jupiter. Le passage devait ainsi correspondre au milieu d’avril 1759. Clairaut avertit toutefois que, pressé par le temps, il avait négligé dans son calcul de petits termes qui, accumulés, pourraient s’élever, en plus ou en moins, à 30 jours sur les 76 ans. L’événement justifia toutes ces annonces, car la comète se montra dans les constellations indiquées d’avance, car elle passa au périhélie le 12 mars 1759, c’est-à-dire dans les limites assignées, car les éléments paraboliques, un peu altérés depuis la précédente apparition, furent tels que les calculs de Clairaut les avaient donnés. Ces éléments de 1759, les voici :

Inclinaison. Longitude
du nœud.
Longitude
du périhélie.
Distance
périhélie.
Sens du
mouvement.
17° 37′ 53° 50′ 303° 10′ 0,58 rétrograde.

Aucun doute n’étant plus permis sur la périodicité de la comète de 1759, il a fallu calculer la date de son retour en 1835. Damoiseau, notre compatriote, membre du Bureau des Longitudes, n’a pas reculé devant cet immense travail. Il a poussé les approximations beaucoup plus loin que son devancier ; en outre, il a tenu compte et de l’action troublante de la planète Uranus, dont l’existence n’était pas connue du temps de Clairaut, et de celle de la Terre. Son résultat définitif était que la comète, en 1835, devait passer au périhélie le 4 novembre.