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j’ajoute qu’aux yeux des contemporains, la comète de 400 était le présage des malheurs dont la perfidie de Gainas menaçait Constantinople.

La comète observée en 1006 par Haly-Ben-Rodoan et qu’on regarde comme une des apparitions de la comète de Halley jetait, dit-on, une clarté égale au quart de celle que la Lune répand dans son plein, et était trois fois plus grosse que Vénus.

Le 4 février 1106, on remarquait, suivant certains historiens, une étoile distante du Soleil de 1 pied et demi seulement.

On peut conjecturer que cette étoile était une comète et non pas Vénus, car le 7 février on aperçut, vers le couchant, une brillante comète, étendant jusqu’au signe des Gémeaux une traînée qui ressemblait à une toile de lin, disent les chroniques.

Dans l’année 1402 nous trouvons deux comètes très remarquables. La première était si brillante que la lumière du Soleil, à la fin de mars, n’empêchait d’apercevoir en plein midi ni son noyau ni même sa queue, et cela dans une étendue de deux brasses, pour me servir des expressions des auteurs contemporains. La seconde se montra dans le mois de juin ; elle se voyait longtemps avant le coucher du Soleil.

Le peuple prétendit que cette comète annonçait la mort prochaine de Jean Galéas Visconti. Ce prince qui, dans sa jeunesse, s’était fait tirer son horoscope, éprouva lui-même une grande frayeur en voyant le nouvel astre, et cela contribua peut-être beaucoup à réaliser la prédiction.