Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/478

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L’objectif de la lunette ayant une ouverture déterminée, si par un changement d’oculaire le grossissement s’accroît, l’intensité des images ira en diminuant, puisque la même quantité de lumière, celle qu’embrassait l’ouverture de l’objectif, se trouvera alors répartie sur une plus grande surface. On doit sentir qu’en proportionnant d’une manière convenable la partie du verre objectif que les écrans opaques laisseront à découvert, avec le changement d’oculaire, on pourra toujours faire en sorte que l’affaiblissement résultant de l’amplification de l’image soit compensé par l’arrivée d’une plus grande quantité de rayons ; qu’on pourra donner graduellement aux images de la Lune, d’une planète, d’une comète, des dimensions deux, trois, quatre…, dix fois plus grandes que dans une première observation, en leur conservant, à travers toutes ces modifications, des intensités constantes.

Si l’on applique ces procédés à une comète dont le diamètre serait, je suppose, d’une minute, et qu’on grossira successivement, sans variations d’intensité, deux, trois, quatre…, dix fois, on pourra reconnaître qu’à égalité d’éclat, une image d’une minute se voit tout aussi facilement qu’une image de deux, de trois, de quatre…, de dix minutes[1].

  1. Cette expérience et la conséquence qui en découle ne pourront donner lieu à aucune incertitude, quand l’intensité naturelle de la comète observée sera telle qu’on l’apercevra à peine, lorsqu’un degré d’affaiblissement de plus la rendrait complètement invisible. Cette condition, au reste, est facile à réaliser dans tous les cas, par des procédés dans lesquels ni l’objectif ni l’oculaire ne sont en jeu, et qui dès lors n’empêchent pas d’opérer, pour le reste de l’expérience, comme je l’ai déjà expliqué.