Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/479

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Après ce long préambule, je n’aurai que fort peu de mots à dire pour montrer comment, sans aucune observation de phases ou de phénomènes de polarisation, il est possible de reconnaître que les comètes brillent d’une lumière d’emprunt.

J’ai établi, en effet, tout à l’heure, qu’un corps lumineux par lui-même, doit avoir, soit à l’œil, soit dans une lunette déterminée, exactement le même éclat, quelle que soit la distance à laquelle il se trouve placé par rapport à l’observateur. Je viens de prouver, d’un autre côté, que la visibilité d’un corps ne dépend pas de l’angle qu’il sous-tend, du moins tant que cet angle ne descend pas au-dessous de certaines limites. Cela posé, il ne nous reste plus qu’à résoudre expérimentalement ces questions : De quelle manière une comète disparaît-elle ? Cette «disparition est-elle la conséquence d’une diminution excessive dans les dimensions apparentes de l’astre, provenant d’un grand accroissement dans sa distance à la Terre ? Ne faut-il pas plutôt l’attribuer à un changement d’intensité ? Eh bien, tous les astronomes répondront que cette dernière cause de disparition est la véritable. La plupart des comètes observées, celle de 1680 (n° 49 du catalogue) en particulier, ont disparu par un affaiblissement graduel de leur lumière. Elles se sont pour ainsi dire éteintes. La veille du jour où l’on cessait de pouvoir les observer, elles sous-tendaient encore des angles très-sensibles. Ce mode de disparition, je l’ai longuement prouvé, est inconciliable avec l’existence d’une lumière propre. Les comètes empruntent donc leur lumière au Soleil.