Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/483

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cessivement étalée sur des cercles de diamètres 3 fois, 8 fois, 17 fois, 28 fois plus grands que dans l’expérience de départ. Mais n’est-il pas évident que les diminutions d’intensité qu’amèneront ces dilatations artificielles de las matière cométaire, seront respectivement égales à celles qui résultent des dilatations naturelles correspondantes que l’astre éprouve en s’éloignant du Soleil ? en d’autres, termes, que des simples changements d’oculaire font, pour ainsi dire, passer la comète en quelques instants de la distance de Vénus à celles de la Terre, de Mars, de Cérès, de Jupiter ? S’il en est ainsi, Voyons la comète avec notre lunette armée de son plus faible grossissement quand elle traverse l’orbite de Vénus. Examinons-la ensuite successivement, à l’aide d’un grossissement 3 fois, 8 fois, 17 fois, 28 fois plus fort. Si elle se voit toujours, on devra l’apercevoir de même avec le faible grossissement primitif, aux époques où son mouvement propre l’aura transportée à des distances du Soleil égales aux rayons des orbites de la Terre, de Mars, de Cérès, de Jupiter. Si elle ne se voit plus, par exemple, quand elle atteindra l’orbite de Jupiter, c’est qu’elle ne subit pas seulement l’affaiblissement qui peut résulter de l’éparpillement de la matière dont elle est formée ; c’est qu’elle ne se comporte pas comme un corps lumineux par lui-même ; c’est donc qu’elle emprunte son éclat au Soleil !

Toutes les comètes, je le reconnais, ne sont pas également propres à ce genre d’expériences. Il faudra de préférence choisir les comètes sans noyau apparent et sans queue, parce qu’elles semblent moins sujettes que les autres à des changements de figure subits et irréguliers ;